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Les Mauriennais du Rio de la Plata

Bulletin d’information N°2 – Nov 2003

Il y a un an, nous étions en train de vivre des grands moments avec nos cousins d’Amérique du sud et nous découvrions ces territoires lointains qui m’avaient personnellement toujours fascinés lorsque dès l’age de 11 ans, je découvrais la généalogie et j’apprenais que des membres de ma familles avaient choisi de s’expatrier si loin de nos montagnes.

La rencontre de novembre 2002 a marqué le début de nombreuses retrouvailles avec les Savoyards du Rio de la plata. C’est aujourd’hui de plus en plus fréquent d’avoir la visite d’un cousin argentin ou uruguayen dans nos villages.

En avril, c’est Gerardo ROSAZ de Buenos Aires, détaché plusieurs mois pour son travail à Milan qui a voulu découvrir Termignon, village de ses ancêtres et également effectuer à Suse des recherches généalogiques et ainsi établir le lien de parenté avec Monseigneur ROSAZ évêque de Suse de 1877 à 1903, béatifié par le pape Jean Paul II le 14 juillet 1991.

Hugo et Bibiana DAVRIEUX de Montévidéo ont passé quelques jours en haute Maurienne au mois de juin ; ils ont assisté à la fête des costumes de Maurienne qui avait lieu à l’Esseillon commune d’Aussois. Cette fête folklorique recevait 400 personnes en costume.

Andréa BENECH, qui était notre interprète à Rosario l’an dernier nous a rendu visite le 20 juin, et a profité également de l’hospitalité de nos amis Robert Suiffet à Bordeaux et Henri Millieret à Paris.

En septembre, Mme MELQUIOT a rencontré le père Etienne MELQUIOT à Lanslebourg. Dans la ville de Arias en Argentine, existe la rue de l’intendant Melquiot en souvenir de José Melquiot autrefois maire de cette ville.

Nous aurons au cours de l’automne la visite de Ximena Caffo (les familles Caffoz sont originaires de la ferrere au pied du col du mont Cenis coté italien), professeur d’espagnol à Châteauroux.

De même, Silvia Gravier nous viendra de Santa Rosa de la Pampa en novembre.

L’almanach du vieux savoyard de 2004 vient de paraître, un article est consacré à l’émigration mauriennaise en Uruguay.

Notre association a vu le jour en janvier 2003, et compte à ce jour une soixantaine de familles adhérentes.

 

Echanges culturels

Auprès de l’ambassade d’Uruguay à Paris, nous avons mis en place un partenariat. Monsieur JURE, conseiller culturel nous fera connaître les visites prévues d’artistes représentatifs de la culture de l’Uruguay dans le but de se produire en haute Maurienne.

Nous avions l’opportunité de recevoir fin octobre Polly Ferman, pianiste uruguayenne reconnue comme l’une des plus grandes ambassadrices de la musique des Amériques, mais ce rendez-vous n’a pu être réalisé. (Site Internet : www.pollyferman.net)

Elle m’a écrit très récemment que son concert à Paris s’était très bien passé, mais qu’elle sera présente en Europe début avril 2004, et qu’à cette occasion, nous pourrons organiser ce concert à Val Cenis. La date du concert est arrêtée : réservez votre soirée du lundi (de Pâques) 12 avril 2004 !

Marc BURLET (grenoblois professeur au lycée français de Montevideo) nous a mis en relation avec son école.

Ainsi, le dimanche 14 décembre 2004, nous aurons la visite d’un groupe d’élèves du lycée français de Montevideo. Ce sont 25 élèves de 15 et 16 ans (15 filles et 10 garçons) plus 3 professeurs.

Il serait souhaitable de loger ces jeunes la nuit du dimanche au lundi dans les familles (il n’y a pas de barrière avec la langue). Nous pourrons envisager de les emmener faire du ski de fond la journée du dimanche. En soirée, un repas en commun sera organisé.

Nouvelles

Nous avons appris le 13 septembre 2003, le décès de Clémentine BERTHE née SUIFFET à l’âge de 100 ans. Elle était la grand mère de Jean Marie et Marie Christine qui nous ont accompagné en Amérique du sud l’an dernier.

Dans la région de Rosario, nous avons reçu des faire part de naissance :

 

 Ricardo FODERE a créé un site Internet sur sa famille originaire de Lanslebourg et de Bessans sur lequel figure également notre bulletin d’information de l’association.

Le site est le suivant : www.fodere.com.ar

 

Troisième voyage en Amérique Latine par Christiane BIDOT NAUDE

Tout comme Laurent et Martine, nous sommes atteints du virus « Uruguay » et 4 mois après l’encuentro, nous sommes repartis visiter nos cousins latinos.

Aéroport Ezeiza à Buenos Aires : là, je commence à me sentir bien car il y a toujours des amis ou des cousins pour nous accueillir avec leur amitié démonstrative mais sincère, je pense. Buenos Aires est une belle, très belle ville par ses monuments et ses avenues. Quand je déambule calle Florida, calle Santa Fé , plaza de Mayo, je suis sur un petit nuage . Le seul point noir cette misère : des gens fouillent les poubelles à la recherche de nourriture. Ils le font avec beaucoup de dignité et des gestes élégants qui prouvent qu’avant leur vie a été toute différente. Tous ceux qui ont fait le voyage ont le souvenir de la beauté de la capitale argentine.

Puis en route ou plutôt en vol pour Salta. Il fait chaud, très chaud car nous sommes à la fin de l’été. Le clou de la visite sera Le train des nuages. Les Andes, plus de 4000 m, des paysages, des couleurs, l’immensité mais c’est surtout l’ambiance qui est extraordinaire

Nous voici sur le quai de la gare de Salta au petit matin, des Indiens vendent des feuilles de Coca toutes fraîches. Le train démarre et quand le soleil se lève sur les sommets c’est l’émerveillement, même les cardones ( cactus ) ; paraissent majestueux dans cette lumière. Certains atteignent les 3 mètres. Le train grimpe, grimpe avec des systèmes de zigzags et de nombreux viaducs. Le paysage est désert, pas une habitation mais lorsque nous arrivons à 4000 m, les Indiens sont là offrant leurs produits artisanaux à base de laine. En descendant du train, je comprends aussitôt pourquoi ils portent des bonnets protégeant les oreilles, un vent, un vent ! Mais qu’elle était savoureuse la galette de maïs toute chaude dégustée à une telle altitude! Pour manger pas de problème mais pour marcher on ressent vite le manque d’oxygène.

Autre excellent souvenir, pendant que nous étions réunis autour d’un repas criollo (typique ) à base de maïs qui est loin de valoir la fondue savoyarde, des musiciens sont arrivés avec poncho, flûte de pan …et ils ont joué tout l’après midi. La musique des Andes est gaie, entraînante, mais je n’ai pas vu d’indiens rire, à part les enfants. Les adultes ont des yeux tristes, résignés.

Et maintenant, le buquebus traverse Le Rio de la Plata et nous voici à Colonia en Uruguay. C’est un dimanche soir, vers 22h, nous ne sommes que deux mais ils sont plus d’une dizaine à nous accueillir avec 4 voitures. Nous voici chez Bibiana Bouvier et Daniel Benedetto. Nous ne les connaissions pas mais une telle gentillesse émane de cette famille que malgré le barrage de la langue en moins d’un quart d’heure nous étions de vrais cousins ; que nous sommes !

La parrilla, el maté, el vino para los franceses, les frères, sœurs, neveux, nièces arrivent et nous sommes 18 quand nous commençons à manger. Mario le beau-frère est à la parrilla, Bibiana, excellente pâtissière a préparé sa torta qui est un régal des yeux et du palais. Cette famille est modeste mais ils sont très ingénieux et savent tout faire

Nous visiterons beaucoup d’autres cousins à Colonia, Rosario, Juan Lacaze, Minas Montevideo…tous Bouvier mais souvent mélangés à des Jorcin, des Bonjour, Des Mestrallet, des Dalaison et partout on retrouve la joie de recevoir des cousins français. Sur la plage de Piriapolis, Elisabeth Bouvier me présente à une amie qui s’exclame : « Quel honneur de recevoir des Français ! »

Ma grande joie c’est que, grâce à nos recherches, des cousins uruguayens ont connu d’autres cousins uruguayens ; quant à nous nous sommes devenus un peu uruguayens ; il est vrai que le grand-père à Maurice est né à Montevideo et a été confirmé à Rosario.

Mais mon regret, c’est que je n’aurai pas la joie de les recevoir à mon tour, car vues les conditions économiques, il leur sera impossible de se payer le voyage en Europe.

Les aventures des trois filles d’Alexandre SUIFFET

L’ouvrage de Goumain-Cornille « Le Mont-Cenis et l’Italie septentrionale » comporte des témoignages très intéressants sur la vie à Lanslebourg en 1863 et nous parle notamment des péripéties de la famille Suiffet Alexandre.

Extraits :

« Nous nous arrêtâmes devant une pauvre croix de bois portant ces mots : un pater et un ave pour Marie Alizard : le 28 juin 1848.

L’infortunée Marie Alizand, son mari Suiffet et leurs cinq filles venaient de Lanslebourg, occuper un chalet d’été construit sur une montagne qui leur appartenait. IL faisait un temps affreux ; la pluie tombait à torrents. Le Chaval glissa et la charrette renfermant la famille, fut fatalement renversée. La malheureuse mère fut tuée roide avec un petit enfant qu’elle allaitait. Suiffet resta seul avec ses quatre filles encore très jeunes. Il n’était pas absolument pauvre, sa fortune pouvait être évaluée à une dizaine de mille francs, somme considérable dans ces montagnes ; il éleva courageusement sa famille. Une attaque d’apoplexie l’enleva l’an dernier. IL avait perdu sa plus jeune fille, quelques années auparavant, les trois autres ont émigré aux Etats Unies.

L’émigration transatlantique est fréquente ici. Lanslebourg a fourni soixante émigrants en 1862 ; cette année, trente les ont imité. Les trois jeunes Suiffet, dont deux s’étaient mariées, ont vendu leur montagne, leur maison à Lanslebourg, et ont réalisé 6 000 francs.

C’est avec cela qu’elles ont, avec leur mari, affronté les dangers d’une terre inconnue : en véritables filles des montagnes, de cette forte race allobroge dont rien ne lasse le courage et la patience, elles se seront tirées d’affaire, je n’en doute pas. La troisième avait son prétendu aux Etats Unies, elle l’a épousé en arrivant. »

Il ne s’agit pas bien sur des Etats Unies, mais de l’Uruguay.

En 1862, Marie Octavie, Joséphine et Liduvine ont quitté Lanslebourg à destination de Montevideo. Le 28 mai 1862, à 5 heures du matin, Joséphine épouse Camille DAVRIEUX ; le même jour, à 6 heures du matin, Marie Octavie épouse Dorothée Louis FODERE. Liduvine épouse à Rosario (Uruguay) le 5 août 1863 Pantaleon Jean Baptiste DAVRIEUX (frère de Camille).

Les descendants de ces trois couples se comptent par centaines dans le Rio de la Planta.

La famille DAVRIEUX s’est mobilisé en novembre 2002 pour participer à la rencontre de Rosario. Cette année, le 15 novembre, les Davrieux de l’Uruguay et de l’Argentine se réunissent à Conception del Uruguay, département de l’Entre Rios en Argentine. Les organisateurs sont Pepe Celano et Teresita Jorcin pour l’Uruguay et Roberto et Teresita Davrieux du coté argentin.

Souhaitons leur une grande réussite pour cette fête.

Les Fodéré organisent une rencontre de leur famille tous les deux ans depuis 1996, soit du coté argentin, soit du coté uruguayen.

 

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